Bienvenue sur le blog

Conçu avec comme objectif de venir en aide de manière concrète au peuple palestinien, le blog se verra ajouter des liens vers des associations humanitaires qui oeuvrent en faveur du peuple palestinien et spécialement de l'enfance palestinienne et de l'éducation et de la culture. J'espère que vous prendrez plaisir à lire les poèmes et que vous en profiterez pour découvrir les nombreux projets menés. Je recherche des poèmes écrits en français en relation avec la Palestine.

dimanche 28 août 2016

Passants parmi des paroles passagères


1. Vous qui passez parmi les paroles passagères, portez vos noms et partez.
     Retirez vos heures de notre temps, partez.
     Extorquez ce que vous voulez du bleu du ciel et du sable de la mémoire.
     Prenez les photos que vous voulez, pour savoir que vous ne saurez pas comment les
     pierres de notre terre bâtissent le toit du ciel.


2. Vous qui passez parmi les paroles passagères,
    vous fournissez l’épée, nous fournissons le sang,
    vous fournissez l’acier et le feu, nous fournissons la chair,
    vous fournissez un autre char, nous fournissons les pierres,
    vous fournissez la bombe lacrymogène, nous fournissons la pluie.

   
    Mais le ciel et l’air sont les mêmes pour vous et pour nous.

    Alors prenez votre lot de notre sang, et partez, allez dîner, festoyer et danser,
    puis partez.

   
    A nous de garder les roses des martyrs, à nous de vivre comme nous le voulons.



3. Vous qui passez parmi les paroles passagères, comme la poussière amère, passez où
    vous voulez, mais ne passez pas parmi nous comme les insectes volants.

    Nous avons à faire dans notre terre, nous avons à cultiver le blé, à l’abreuver de la
    rosée de nos corps.


    Nous avons ce qui ne vous agrée pas ici, pierres et perdrix.
   
    Alors, portez le passé, si vous le voulez, au marché des antiquités et restituez
    le squelette à la huppe sur un plateau de porcelaine.

    Nous avons ce qui ne vous agrée pas, nous avons l’avenir, et nous avons à faire dans
    notre pays.



4. Vous qui passez parmi les paroles passagères, entassez vos illusions dans une fosse
    abandonnée, et partez.

   Rendez les aiguilles du temps à la légitimité du veau d’or ou au battement musical du
   revolver.

   Nous avons ce qui ne vous agrée pas ici, partez.
   Nous avons ce qui n’est pas à vous : une patrie qui saigne, un peuple qui saigne, une
   patrie utile à l’oubli et au souvenir.



5. Vous qui passez parmi les paroles passagères, il est temps que vous partiez et que vous
    vous fixiez où bon vous semble, mais ne vous fixez pas parmi nous.
     Il est temps que vous partiez, que vous mouriez où bon vous semble, mais ne mourez
     pas parmi nous.
     Nous avons à faire dans notre terre, ici, nous avons le passé, la voix inaugurale de la
     vie, et nous y avons le présent, le présent et l’avenir, nous y avons l’ici-bas et
      l’au-delà .
     Alors, sortez de notre terre, de notre terre ferme, de notre mer, de notre blé, de
     notre sel, de notre blessure, de toute chose, sortez des souvenirs de la mémoire, ô
     vous qui passez parmi les paroles passagères

Mahmoud Derwich


Passants parmi des paroles passagères par ds_athena

L'Art d'aimer ( Extraits)


Avec la coupe sertie d'azur

Attends-la

Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir, 

Attends-la

Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,

Attends-la

Avec le bon goût du prince raffiné et beau,

Attends-la

Avec sept coussins remplis de nuées légères

Attends-la

Avec le feu de  l'encens féminin omniprésent,

Attends-la

Avec le parfum masculin du santal drapant le dos des chevaux,

Attends-la

Et ne t'impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,

Attends-la

Et si elle arrivait, avant,

Attends-la

Et n'effraye pas l'oiseau posé sur ses nattes,

Et attends-la

Qu'elle prenne place, apaisée, comme le jardin à sa pleine floraison,

Et attends-la

Qu'elle respire cet air étranger à son coeur,

Et attends-la

Qu'elle soulève sa robe qu'apparaissent ses jambes, nuage après nuage,

Et attends-la

Et mène-là à une fenêtre qu'elle voit une lune noyée dans le lait,

Et attends-la

Et offre-lui l'eau avant le vin et

Ne regarde pas la paire de perdrix sommeillant sur sa poitrine,

Et attends-la

Et comme si tu la délestais du fardeau de la rosée, 

Effleure doucement sa main lorsque

Tu poseras la coupe sur le marbre,

Et attends-la

Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,

Comme si vous étiez les deux témoins de ce que vous réserve un lendemain,

Et attends-la

Et polis sa nuit, bague après bague,

Et attends-la

Jusqu'à ce que la nuit te dise :

Il ne reste plus que vous deux au monde

Alors porte-la avec douceur vers ta mort désirée

Et attends-la !...



Mahmoud Darwich  (1999)

Mosquée Eldiyarbakir

La Qasida de Beyrouth (extrait)


Adieu à ce qui nous attend.
A l'aube qui nous fendra sous peu.
A une cité qui nous ramènera à une autre cité,
Que se prolongent notre périple et notre sagesse.
Adieu aux glaives et aux palmiers,
A une colombe qui s'envolera de coeurs consumés de passé
Vers un toit de tuiles...
Le combattant est-il venu par là,
Tel l'obus dans la guerre ?
Ses éclats ont-ils brisé les tasses au café ?
Je vois des villes en papier armé de rois et d'uniformes kaki.
Je vois des villes qui couronnent leurs conquérants.
Et l'Orient est l'antithèse de l'Occident, parfois.
Il est l'orient de l'Occident, d'autres fois
Et son image et sa marchandise ...
Je vois des villes qui couronnent leurs conquérants
Et exportent les martyrs pour importer le whisky et les dernières nouveautés du sexe et de la torture ...
Le combattant est-il venu par là,
Tel l'obus dans la guerre ?
Et ses éclats ont-ils brisé les tasses de café ?
Je vois des villes qui pendent leurs amants
Aux branches de fer
Et dispersent les noms, à l'aube..

Mahmoud Darwich (1984)

lundi 15 août 2016

Dans le coeur d'une Palestinienne

Obligée d'écrire , libérer les mots telle la sueur.
Obligée de sourire, passer sous silence la douleur.
Changer le décor, la lumière, l'écart, le sort ou l'air.

Penser au passé tel un pansement sur cette fissure amère.
Ai-je tord ou raison?
Une question tel un pincement au coeur.
Rester ou partir? 

Suivre son chemin cabossé d'erreur.
Parler ou se taire?
le sac de la parole est plein. 

Dans nos yeux, tant d'histoires qui se racontent sans fin.
Tourmentée, pourtant j'ai envie de cultiver la fleur de ma destinée,
d'avancer, le moteur éteint, sans phares au milieu de la nuit
ou abandonner, regarder les aiguilles tournées, espérant une issue, demain.
Je devine, pourtant devin, je ne suis pas.
Partagée entre la haine et la foi, l'eau et l'huile ne se mélangent pas.
Regrets entassés, se plaindre ? Jamais,
un pied dans le rêve, l'autre ancré dans la réalité,
faible, être caché derrière une carapace de rire.
Chanter, crier, parler mais ne plus bouger telle une poupée de cire,
et si sentir l'odeur de la liberté était mon seul désir!
Cette feuille ne contiendrait pas autant d'encre que la plume de mes souvenirs.
De la poésie? non, juste lire le monde avec son coeur!
la seconde qui suit m'est inconnue.
Dans l'embarras je demeure.

je parle de mon pays
mon pays ne parle pas de moi,
je dis ce que je pense,
pas pour autant que je pense ce que je dis
pardon! si cela est confus,
mais peu de temps, il me reste, avant la dernière avenue.
 

Avenue des martyrs!
Combien de mes frères et soeurs sont partis sans revenir?
Là où ils sont, ils sont sûrement mieux!
Là où je vis, rares sont ceux qui sont morts vieux.

Vert, rouge, blanc, noir, tellement de couleur, mais une seul te représente.
Le sang sur le sol, le sol de mon sang qui s'impatiente.
Le jour où à nu sera mise la vérité.
Le jour ou aucun coeur n'aura de clés.


Un drapeau blanc que je plante sur le sommet de chacun de vos propos,
en espérant qu'un jour les armes seront à terre, pour un long repos.

Je parle de mon pays
mon pays ne parle pas de moi,
je dis ce que je pense,
pas pour autant que je pense ce que je dis
pardon! si cela est confus,
mais peu de temps il me reste avant la dernière avenue!


auteur inconnu

Qui suis-je ?

Ma vie ressemble à une charade

Mon premier s'appelle "réfugié" dans sa patrie et sur sa terre. 

Mon deuxième cherche son identité dans les diasporas et les exils.

Mon troisième a un rendez vous chaque jour dans un deuil ou des funérailles.

Mon quatrième est un enfant privé de son enfance, un enfant qui attend les premières lueurs de l'aube pour éclairer l'obscurité de ses nuits.

Mon cinquième perd presque tout et il survit.

Mon sixième n'a pas la moindre garantie qu'il ne sera pas un jour, "d'un citoyen sans abri".

Mon septième est un prisonnier qui demande du secours à un geôlier qui n'entend que le silence du monde.

Mon huitième découvre que le bonheur devient l'intrus dans sa vie, parmi la misère et la souffrance qu'il vit.

Mon neuvième est celui dont le tyran pille sa terre, son héritage pour construire le mur injuste.

Mon dixième, ses larmes ne sèchent pas et ses peines ne cessent jamais.

Mon onzième attend le jour d'être libre dans son propre état. Et mon tout attend l'inconnu. 

Vous savez qui suis-je? 
Je suis "palestinien" 


La solution de cette charade parait facile… c'est vrai, mais la solution pour un palestinien a besoin d'un miracle pour qu'elle soit réalisée . 


Auteur inconnu

jeudi 4 août 2016

soutien psychologique pour des enfants de Gaza

Gaza
Le jeudi 4 aôut 2016, huit jeunes du Centre de la paix : Abdallah Salama, Abla Bachir, Amani Mdhoun, Aya Kfarna, Malak Shifan, Nour Msbeh, Rasha Bachir, et Youmna Saadllah, ont organisé une séance de soutien psychologique pour les dizaines d’enfants de la ville de Gaza.
Cette activité entre dans le cadre de la deuxième partie de programme de soutien psychologique pour les enfants de la bande de Gaza, commencé en septembre 2014. Elle avait pour objectif de s’approcher des enfants pour leur faire oublier les horreurs de la dernière offensive militaire israélienne.
L’activité qui a duré deux heures s’est déroulée dans le jardin public « Barcelone » de la ville de Gaza dans le cadre du festival « Enfants et été 2016 » .
Les 40 petits participants ont été très attentifs et très intéressés.
L'équipe formée au Centre en septembre 2014, et qui s’occupe de différents centres d’accueil de la bande de Gaza, leur a proposé plusieurs activités.
Avec du matériel scolaire, différents objets et jouets, elle a organisé des activités variées : dessin sur le visage , sur des cahiers et sur le mur, concours, jeux, activités sportives, chansons, musique, échanges, jeu de rôle, animations, expression dramatique et lecture de petites histoires et de bandes dessinées, ainsi que de nouvelles activités d’animation.
En plus de ces activités, les jeunes ont beaucoup écouté les enfants qui ont raconté le déroulement de leur année scolaire et leurs vacances, et les influences des animations proposées par l’équipe du Centre sur leur comportement.
Les enfants présents qui ont suivi avec beaucoup d’intérêts les différentes activités proposées par les jeunes du Centre, ont fortement apprécié cette initiative du Centre de la paix, ils ont oublié leur timidité et se sont bien intégrés dans le groupe.
Les responsables du festival ont remercié les jeunes intervenants pour leur talent, leur patience, leur volonté, et leur créativité, ils ont constaté que les enfants avaient beaucoup changé dans leur comportement après cette séance d’animation.